Les deux fils de Muslim (as) . L'innocence égorgée.

Une petite réflexion en souvenir de leur martyre.

« Laissez-nous partir ! ». « Nous sommes les fils du Prophète (sawas) ». "Le Prophète (sawas) te récompensera au jour du jugement ». « vends-nous au marché » . 

 Des supplications mélangées de pleurs innocents ne cessent de sortir de leurs bouches, espérant que son cœur ait pitié d'eux. Mais ce malin, bâtard ne renonça jamais à sa décision de les tuer.  

Il les décapita, et jeta les deux cadavres dans la rivière. Puis il emmena les têtes chez ibn Ziyad (La) .

La bataille de Karbala a montré des scènes de barbarie qui n'ont pas de pareil tout au long de l'Histoire. Ces malfaiteurs qui ont déclenché la guerre contre l'Imam al-Hussain, avaient pour intention de massacrer toute la famille . L'histoire que je raconte démontre fortement cet aspect.  Alors qu'un an avait passé après la bataille de Karbala, le massacre des deux fils de Muslim reste un témoignage oculaire dénonçant ce monde de criminels.         

 Le début …                                                                                        

Le jour de Achoura, après le martyre de l'Imam Hussain (as), les ennemis s'en prirent aux tentes et commencèrent à piller et à brûler. Les enfants s'enfuirent afin de trouver un abri. Parmi ces enfants, il y avait deux fils de Muslim (as). Ils se sont enfuis dans le désert sans personne pour les guider. Effrayés, fatigués, ils ne surent pas où se diriger, jusqu'à ce qu'un ennemi les capture pour les amener  à Ibn Ziyad (la). Celui-ci ordonna de les mettre en prison. Ils y restèrent un an entier, jusqu'à ce qu'un autre garde  se substitue au premier. Étonné de les voir dans cet état pitoyable, ce garde  les interrogea sur leur situation. Quand il en fut informé, il leur promit de les faire s'enfuir de la prison. Il tint sa promesse et, en pleine nuit, les libéra. Ils longèrent le bord de la rivière de l'Euphrate .

La rencontre ….

Après une nuit très fatigante, ils trouvèrent une maison et s'endormirent sur le seuil de l'entrée. Une femme sortit de la maison et les trouva dans cet état déplorable. Après avoir écouté leur histoire, elle pleura et leur promit de les protéger, sans savoir ce que le destin leur réservait.

Un peu plus tôt,  quand Ibn Ziyad (la) fut informé de leur évasion, il offrit un prix à quiconque les capturait. Parmi les criminels qui se sont mis à les chercher, il y avait al-Harith al-Hamdani, (la)  tellement soucieux de ce prix, qu'il espérait les trouver très vite . La femme les hébergea dans l'une des chambres de la maison. Elle les honora et attendit l'arrivée de son mari afin de lui raconter cette histoire. Une heure plus tard, ce malfaiteur arriva à la maison très accablé après une longue journée de recherche. Sa femme, après l'avoir servi, lui demanda la raison de sa fatigue : « pourquoi es-tu si fatigué ?»  il lui répondit : «  deux fils de Muslim (as) se sont enfuis de la prison et ibn Ziyad (la) a offert un prix à quiconque les trouverait » . Étonnée d'entendre ses propos, elle lui dit : « deux petits-fils qui sont maintenant effrayés. Au lieu de les rechercher et de les remettre en prison , tu devrais, quand tu les trouveras, les protéger et recevoir la récompense de la part du Messager d'Allah (sawas). Il te rétribuera au jour du jugement. Très énervé, ce maudit commença à insulter le Messager d'Allah,  disant que le prix d'ibn Ziyad est meilleur que celui du Messager d'Allah. Désespérée de ce débat , elle le quitta, attendant le lever de soleil afin de les poursuivre .

Le père en songe 

L'un des deux fils se réveilla effrayé en disant à son frère : « j'ai vu mon père en songe me dire que cette nuit est la dernière de notre vie ».  Ils commencèrent à échanger des paroles. Faisant du bruit , ce maudit  entendit une voix dans sa maison et   interrogea sa femme : « qu'est-ce qu'il y a dedans ?»  Elle dit : « rien du tout » . Peu de temps après, il entendit la même voix, mais cette fois-ci il frappa à la porte de la chambre où ils étaient . Il interrogea : «  qui est dedans ? » . L'un des deux fils lui répondit : «  Qui es-tu ?» . Il répondit : « je suis le maître de la maison ». Ils dirent : « les louanges appartiennent à Allah, maintenant nous serons bien hébergés. Nous sommes les fils de Muslim (as) » . Lorsque  ce maudit entendit cela, il força la porte en disant : « malheur à vous . Je vous cherche partout alors que vous êtes chez moi ».

Puis il les traîna avec l'intention de les égorger. Quand sa femme vit cette cruauté, elle lui demanda de les libérer, mais il insista pour ne pas le faire. Ils tombèrent martyrs à côté de l'Euphrate et les deux cadavres se croisèrent sur l'eau dans une scène tragique.

Jaafar Sadeq 

   

    

 

   

       

pièces jointes