Discours de Sayyida Zaynab (a) à Châm est le sermon qu'elle s’adressa à Yazid b. Muawiya, après l’événement d’Achoura.
Yazid était en train de jubiler et fêter, en raison de sa victoire sur l'Imam al-Husayn (a) et de louer sa supériorité à la famille du Prophète (s), tout en ridiculisant l'Imam al-Husayn (a) et en tapotant avec un morceau de canne sur les dents de l'Imam (a). Zaynab (a) s’éleva soudain de sa place et s’adressa directement à Yazid avec un ton solennel et plein de notoriété.
Ce discours et celui de l’Imam as-Sajjâd (a) firent une impression incroyable sur les présents, et purent changer leur avis sur les Ahl al-Bayt (a).
les sujets principaux du discours sont : la louange de Dieu et la salutation au Prophète (s), le délai de Dieu aux mécréants et que c’est une règle de Dieu, le mauvais comportement de Yazid, la malédiction sur Yazid et sur celui qui se comporte comme lui, faire allusion à la fin des injustes, porter plainte auprès de Dieu et immortalité du nom et de la conduite des Ahl al-Bayt (a).
Assemblée de Yazid
Après le martyre de l’Imam al-Husayn (a) et de ses compagnons au jour d’Achoura, sa famille fut capturée. La caravane des captifs de Karbala fut emmenée d’abord chez Ibn Zîyâd à Koufa et ensuite, chez Yazid à Châm.
A l’occasion de sa victoire, Yazid invita les chefs et les nobles de Châm et ordonna de leur présenter les captifs et les têtes des martyres, dont la tête de l’Imam al-Husayn (a).[1] Quand Zaynab (a) vit la tête ensanglantée de l’Imam (a), s’écria à voix triste, qui secouait les coeurs :
« Ô Husayn, ô bien-aimé du Prophète (s), ô fils de La Mecque et Minâ, ô fils de Fatima az-Zahra (a), la Maîtresse des femmes, ô fils de la fille d’al-Mustafâ. »
Un narrateur qui y était présent, dit :
« Par Dieu, après ces paroles, toutes les personnes présentes se mirent à pleurer, et Yazid se tut. Ce dernier se fâcha, demanda son bambou et se mit à frapper les lèvres et les dents de l’Imam (a). »
Abû Barzat al-Aslamî (le compagnon du Prophète (s)) s’adressant à Yazid dit :
« Ô Yazid, est-ce que tu frappes la dent de Husayn, l’enfant de Fatima, par ton bâton ? J’ai vu avec mes propres yeux que le Prophète (s) embrassa les lèvres et les dents d’al-Husayn et celles de son frère, al-Hasan en disant :
« vous deux, vous êtes les maîtres des jeunes du Paradis. Que Dieu tue et maudisse vos assassins, que Dieu prépare l’Enfer pour eux et quel mauvais séjour, sera-t-il. »
Yazid se mit en colère et ordonna de lui faire sortir de l'assemblée. Puis, il (Yazid) récita la poésie d’Ibn Ziba’rî[2] :
Si seulement mes chefs à la batallie de Badr[3] voyaient l’angoisse de Khazradj, à cause des coups des lances
Et ils s’crieraient et encore crieraient de joie / puis disaient : ô Yazid ! bravo à toi, que Dieu te bénisse
Ensuite, Zaynab (a) se leva et se mit à faire un sermon éloquent.
Contenu
-Le sermon de Sayyida Zaynab (a) contient des thèmes suivants :
-Louange de Dieu, la paix et la prière sur le Prophète (s)
-Récitation du verset 10 de la sourate ar-Rûm concernant ceux qui faisaient le mal
-Se référer à un verset coranique au sujet de la sunna divine concernant accorder le délai aux personnes injustes
-Blaâmer Yazid pour les préjudice qu’il a porté à la famille de l’Imam al-Husayn (a) et pour les faire traverser les villes, en lui rappelant sa haine, provenant de l'assassinat de ses ancêtres au cours de la bataille de Badr
-Faire allusion à la mauvaise fin de Yazid
-Malédiction des assassins et des oppresseurs de la tragédie de Karbala
-Affecter le révélation et la prophétie aux Ahl al-Bayt (a) et que les ennemis des Ahl al-Bayt (a) ne pourront jamais effacer le nom de la famille du Prophète (s).
Zaynab bt. Ali b. Abî Talib (a) se leva et dit : «Louange à Allah, Seigneur des mondes et que la bénédiction de Dieu soit sur Son Messager et les membres immaculés de sa famille. Gloire à Allah, le Véridique» ainsi dit-Il : «La fin de ceux qui auront fait le mal sera donc la pire, parce qu'ils auront traité Nos signes de mensonges et qu'ils s'en seront raillés».[4]
Ô Yazid ! As-tu cru que c’est l’opprobre pour nous à la vue d’Allah et tu monte dans l’estime de Lui, maintenant que tu nous a privé de l’étendue de la terre et des cieux, et tu nous mène comme des captifs ?
et (penses-tu) que tout cela provient de ton statut considérable auprès de Lui ? c'est pourquoi, tu es devenu arrogant, tu nous observes arrogamment et joyeusement, Lorsque tu trouve que le monde s’était soumis à toi, et que les choses s’étaient harmonisées selon ta convenance et lorsque tu t'es emparé de notre gouvernement et de notre autorité.
Mais attends donc ! Sois patient ! est-ce que tu a oublié la parole de Dieu, le Très-Haut : «Que ceux qui sont infidèles ne considèrent point que ce que Nous leur impartissons comme délai soit un bien pour eux, ce que Nous leur impartissons comme délai est destiné à ce qu'ils grandissent en péché, Ils auront un tourment avilissant».
Ô fils des esclaves libérés ! Est-ce que c'est juste de couvrir tes femmes et tes servantes, alors que tu amènes les filles du Messager d'Allah comme des captives ? Tu as violé leurs voiles, et tu as exposé leurs visages aux yeux de tout le monde, les ennemis les emmènent d’une ville à l’autre. Leurs visages ont été exposés au regard des gens proches et éloignés, abjects et nobles, n'ayant ni de gardiens de leurs hommes, ni de protecteurs
Comment peut-on espérer la protection du le fils de celle qui fit arracher le foie des hommes vertueux (pendant la bataille de Badr) qui se nourrit du sang des martyrs[5]. Comment pourrait ne pas nous détester celui qui nous regarde avec l’aversion, l’hostilement, le ressentiment et avec la rancune puis tu récites, sans te considérer comme pécheur et sans que tu trouves horrible ce que tu as fait : «ils crieraient et encore crieraient de joie/puis diraient : ô Yazid ! bravo à toi».
en se courbant vers les dents incisives d’Abî ‘Abd Allah, le maître des jeunes du Paradis, en la frappant par ta verge. Comment tu ne le dis pas, alors que tu as rouvert d’anciennes plaies et tu nous as anéanti en versant le sang de la descendance de Muhammad (s), et les étoiles de la terre parmi la descendance d’Abd al-Muttalib. Tu appelles tes ancêtres, en imaginant que tu les as interpellé ? Non ! Bientôt tu seras parmi eux, et tu désireras que si seulement tu étais paralysé, muet et tu n'avais pas dit ce que tu nous as dit et tu n'avais pas fait ce que tu as fait envers nous.
Ô Allah, récupère pour nous, notre droit et venge-nous de ceux qui nous ont fait l’injustice ! Fais descendre ta colère sur ceux qui ont répandu notre sang et ont assassiné nos gardiens. Fais descendre ta colère sur ceux qui ont répandu notre sang et ont assassiné nos gardiens.
Par Allah, Tu n’as tailladé que ta propre peau et n’as lacéré que ta propre chair، Bientôt, tu entrera auprès du Messager d’Allah (s) en portant le fardeau des sangs répandus de sa descendance, et tu as manqué le respect envers lui en humiliant sa famille et ses enfants !il arrivera le jour où Allah les rassemblera tous، et prendra leurs droits : «Et ne crois point que sont morts ceux qui ont été tués dans le Chemin d'Allah! Au contraire! ils sont vivants auprès de leur Seigneur, pourvus de leur attribution».[6]
Il te suffit Allah comme Juge, Muhammad (s) comme ton ennemi et Gabriel comme soutien des Ahl al-Bayt (a) et eux qui t'ont trompé et t'ont donné l'autorité sur les musulmans, auront savoir : «Quel exécrable échange pour les Injustes»[7]، «qui est le plus mal en place et le plus faible en troupe»[8]
Même si les calamités m’ont forcé à te parler, mais, je te déprécie et je reproche beaucoup, mais, les yeux larmoyants et les cœurs sont brûlés !
A : il est incroyable et étonnant que les partisans nobles de Dieu se tuèrent par des partisans relâchés (lors de la conquête de La Mecque) du Satan. Alors, ce sont nos sangs qui coulent de vos mains et ce sont vos bouches qui mangent de notre chair, et ces corps purs et vertueux sont battus par de l’assaut des loups et sont ensanglantés par des hyènes.
Même si tu nous prends comme butin, tu découvriras bientôt que tu es perdant, au moment où tu ne trouveras que ce que tu as dans tes mains. «Ton Seigneur n'est pas injuste envers Ses serviteurs».[9] C’est auprès d’Allah que l’on se plaint et c'est Lui que l'on peut se fier à Lui.
Alors, trame tous tes ruses, et fais ton possible et profite de tous tes moyens ! Par Dieu, tu ne pourra pas effacer notre trace et tu ne feras pas mourir notre révélation ! Tu ne connais pas notre terme et tu ne te débarrasseras pas de cette infamie. Ton avis n'est que faux, ta vie n'est que limitée et ton pouvoir n'est que passager، Il arrivera le jour où le crieur s'écriera : «La malédiction de Dieu ne tombera-t-elle pas sur les injustes».[10]
Louange à Allah, Seigneur des mondes, Qui, au début, nous a accordé le bonheur et le pardon, et à la fin, le martyre et la miséricorde, et nous demandons à Allah de leur compléter la récompense et de leur en accorder encore plus et nous fasse un meilleur califat, certes, il est Très Miséricordieux, Très Affectueux.« Allah nous suffit ! Quel excellent protecteur».[11
Source : http://fr.wikishia.net
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