De Bagdad à Nice : mêmes manifestations de terrorisme

Quelque soit l\'endroit où il vit, qu\'il soit irakien de Bagdad ou niçois, la valeur de l\'homme est la même et unique.

Les deux attentats qui ont frappé les villes de Karradah, en Irak, le 3 juillet, et Nice en France, le 14 juillet, qui ont fait respectivement 250 et 84 morts, ont une haute portée symbolique, et une dimension quasi sacrificielle et religieuse, au sens où l\'entendait René Girard. Pour le célèbre anthropologue, récemment décédé, le déchaînement de la violence résulte d\'une incapacité à s\'adapter à une situation nouvelle.

Une chaîne arabe a affirmé que leurs auteurs ont agi en raison de la « souffrance sociale » qu\'ils ressentaient et de leur « aliénation » mentale.

Mais peu importent les interprétations : pour les victimes, ce ne sont que des actes de terrorisme sanglants et inacceptables.

Leurs auteurs justifient leur passage à l\'acte en se référant à des sources diverses.

Certains livres jurisprudentiels appellent à la perpétration d\'actions violentes, et ceux qui passent à l\'action deviennent des modèles à suivre pour d\'autres, ces actions violentes étant justifiées par un discours idéologique de facture récente (le wahhabisme), discours littéraliste, intolérant, fondamentaliste, qui se prétend comme le seul valable, le seul vecteur de la foi véritable, posant les chiites et les chrétiens comme l\'incarnation de la mécréance, qu\'il convient d\'exterminer dans le cadre d\'un devoir divin.

Le prédicateurs radicaux recourent à des interprétations hérétiques et des idées d\'un autre âge en les remettant au goût du jour, pour fournir un prétexte, une jusification, à l\'écrasement, au meurtre, au versement du sang de « l\'autre ». Ce type de prédication fondamentaliste, fanatique, s\'impose de façon autoritaire dans les esprits fragiles, en leur ôtant toute possiblilité de parvenir à une connaissance et une pratique religieuses objectives et épanouissantes.

Il n\'est pas étonnant que ces hommes (les prédicateurs salafistes et ceux qu\'ils entraînent en enfer avec eux), aient une compréhension aussi naïve de l\'histoire, et qu\'ils aient l\'audace de faire le tri aussi facilement, entre ceux qu\'ils considèrent comme bons et ceux qu\'ils considèrent comme mauvais, en usant envers ces derniers de la terreur, du viol, et utilisant des armes pour assassiner des innocents.

A Bagdad, dont les habitants subissent les actes terroristes depuis des années et des années, ont subi le 3 juillet dernier le plus meurtrier attentat depuis 2003, qui a fait 300 morts et 200 blessés.

En un autre endroit, dans la ville de Nice, le jour de la fête nationale française, un ennemi de l\'humanité a fauché des centaines de personnes sur 2 km avec un camion poids lourds, faisant 84 morts et 330 blessés. La police est parvenue à immobiliser le camion et à éliminer le criminel une minute après le début de sa folle course. Des armes et des munitions ont été retrouvées dans l\'habitacle du camion.

Le dernier attentat de Karradah a laissé suscité des réactions mélangées à Bagdad, mais finalement tous les habitants se sont unis dans la reconnaissance et la désignation  de l\'ennemi ; coopérant ensemble sur le champ de bataille, unis par le sang versé au combat face à un ennemi qui cherche à les diviser et à les pousser à commettre des violences sectaires.

Le gouvernement français a pris de nouvelles mesures de sécurité et de prévention ; le président français, François Hollande, a déclaré dans un discours après l\'attaque de Nice que \la France est une cible du terrorisme\  il a décidé de mobiliser  10 mille soldats supplémentaires dans la réserve de la garde nationale, qui seront déployés en différents points du territoire.

 

Il a également annoncé sa volonté de renforcer les frappes aériennes en Syrie et en Irak. En novembre 2015, après la tuerie du Bataclan, les services de police étaient parvenus à la conclusion que l\'attaque avait été planifiée depuis la Syrie et la Belgique. Il a expliqué que le terrorisme était un problème qui concernait le monde entier.

Dr. Amer Abid Zaid al-Waeli / université de Kufa

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